LE STIMULATEUR
CARDIAQUE
Dans quelles
indications ?
Une stimulation cardiaque
est indiquée pour les patients souffrant de coeur très lent (bradycardie), pour lesquels les
traitements curatifs usuels sont insuffisants ou lorsque le risque de
récidive d’une bradycardie importante est élevé.
La stimulation cardiaque consiste en une délivrance d’impulsions
électriques de faible énergie au niveau du muscle cardiaque par un
stimulateur cardiaque implantable, associé à une ou plusieurs sondes.
Les deux principales indications d’un stimulateur cardiaque implantable
sont :
-
les troubles au niveau du
nœud sinusal , on parle alors de « dysfonction sinusale »
-
les troubles au niveau de
la jonction auriculo-ventriculaire et ou du faisceau de His, on parle de «
bloc auriculo-ventriculaire » (BAV)
Qu’est-ce
qu’un stimulateur cardiaque ?
Un
stimulateur comprend un boîtier de stimulation contenant les programmes et
les paramètres de surveillance du rythme cardiaque adaptés au patient. Il
fournit, le cas échéant, l’énergie nécessaire à la délivrance des
impulsions électriques.
En fonction de l’origine du trouble électrique du cœur, différents modèles
de stimulateurs implantables sont proposés au patient : des stimulateurs
connectés à une seule sonde (stimulateurs mono-chambres ; environ 25 % des
implantations), les stimulateurs connectés à deux sondes (double-chambre
environ ; 70 % des implantations) et stimulateurs reliés au cœur par 3
sondes (triple-chambre ; environ 5 % des implantations).
Qu’est-ce qu’une sonde
de stimulation cardiaque ?
Une
sonde de stimulation contient des fils conducteurs qui transmettent les
impulsions électriques au muscle cardiaque. Elle est d’un coté connectée
au boîtier de stimulation et de l’autre côté reliée au muscle cardiaque.
Comment
sont implantés les stimulateurs cardiaques implantables et les sondes de
stimulation ?
Le stimulateur est
généralement implanté sous la peau, dans une loge réalisée sous la
clavicule, en avant du muscle pectoral. Plus rarement, le boîtier de
stimulation peut être implanté derrière le muscle pectoral : on parle
alors d’implantation rétro-pectorale.
Une
sonde de stimulation peut être acheminée au cœur par différentes voies
veineuses : la veine sous-clavière, la veine céphalique ou la veine
jugulaire. Elle est alors placée dans les cavités cardiaques :
- dans le ventricule droit
pour un système mono-chambre
- dans le ventricule droit
et l’oreillette droite pour un système double-chambre
- dans le ventricule
droit, l’oreillette droite et au contact du ventricule gauche pour un
système triple-chambre (dit de «resynchronisation», car la troisième
sonde sert à resynchroniser les contractions du ventricule gauche avec
celles du ventricule droit). Ces sondes sont dites «endocavitaires».
Certaines sondes appelées
épicardiques ne sont pas implantées dans le muscle cardiaque par voie
veineuse mais sont fixées, à l’aide de fils de suture, sur la paroi
externe du muscle cardiaque. Cette technique est notamment prescrite chez
les enfants afin de préserver leur capital veineux.
Quel est
le suivi des patients ayant un stimulateur cardiaque implantable ?
Les
patients porteurs de stimulateurs implantables doivent être suivis
régulièrement dans un centre spécialisé par un médecin rythmologue.
La fréquence des consultations est adaptée au patient : elle augmente
généralement lorsque le dispositif approche de la période de remplacement,
c'est-à-dire lorsque la batterie arrive en fin de vie ou qu’un défaut
nécessitant le changement du dispositif a été détecté.
La société française de cardiologie précise les exigences, pour être reconnu centre
spécialisé.
Ces exigences portent sur :
-
l’organisation et la qualité des locaux et des équipements
-
la
formation des cardiologues
-
l’activité
du service (nombre minimal d’implantation par an)
Les
précautions de la vie quotidienne
Les trois premiers mois : le rodage
Le patient doit s'habituer psychologiquement et physiquement à
cette trentaine de grammes supplémentaires. Quelques règles élémentaires
sont à respecter pour prévenir les incidents ou, à défaut, les détecter
avant qu'ils ne dégénèrent en accident.
Évitez les mouvements violents et prolongés du bras pouvant
entraîner des lésions des tissus au contact du boîtier et au pire un
véritable rejet mécanique avec perforation de la peau. On déconseille
l'usage intensif de la faux, de la cisaille, du rabot et de toute activité
faisant beaucoup bouger le stimulateur.
Les chasseurs, les joueurs de tennis, préviendront le médecin qui
mettra en place le stimulateur du côté du bras le moins sollicité. La
tendance est d'implanter les stimulateurs à gauche chez les droitiers.
Il n'est pas interdit de se coucher du côté du stimulateur, l'appareil
doit être mobile sous la peau, il a toujours tendance à migrer légèrement
vers le bas.
L'environnement
"Mon stimulateur cardiaque peut-il être déréglé par des influences
extérieures ?"
Les constructeurs ont équipé progressivement les stimulateurs cardiaques
de protections qui sont aujourd'hui d'une très grande efficacité pour
prévenir tout dérèglement du système de stimulation face à la majorité des
interférences possibles. Il existe néanmoins des situations à risques et
des précautions élémentaires à prendre.
L'environnement de la vie courante
L'environnement domestique ne pose généralement guère de problèmes
d'interférences. Un patient implanté doit impérativement éviter de réparer
des moteurs électriques en marche et de s'exposer, plus que tout autre,
aux risques d'électrocution.
-
Les appareils électroménagers ne font pas courir de risques
particuliers dans leur ensemble s'ils sont en état normal de
fonctionnement : télévision (même de près), jeux vidéo, magnétoscope,
emploi d'une télécommande, aspirateurs, robots ménagers, fours
électriques, fours à micro-ondes, plaques chauffantes vitrocéramiques.
Les plaques à induction, par contre, constituent un risque potentiel
sérieux pour un porteur de stimulateur cardiaque.
-
Les systèmes d'alarme domestiques n'ont aucune influence
sur les stimulateurs cardiaques. Il en est de même des
téléalarmes, ces émetteurs que des personnes généralement
âgées portent en collier, et qui peuvent être actionnés pour
déclencher automatiquement par un système téléphonique une
alarme dans un centre choisi.
-
Les téléphones sans fil utilisés à la maison ne posent aucun
problème. Les téléphones «portables» doivent être utilisés à une distance
d'au moins 15 cm du stimulateur cardiaque. Bien que le risque
d'interférence soit minime avec ces appareils de 2 watts, il vaut mieux ne
pas les ranger dans une poche en regard du stimulateur et se servir de
l'oreille droite si le stimulateur est à gauche...
-
A l'atelier ou au jardin, il n'y a aucun problème à utiliser un
appareillage électrique en bon état de marche, à condition que l'on
n'approche pas un moteur électrique au contact de l'épaule où est implanté
le stimulateur.
-
Hors de chez soi, les lieux potentiellement très dangereux pour un
porteur de stimulateur cardiaque (transformateurs électriques, radars...)
sont de toutes façons inaccessibles au public. On a pu montrer par
ailleurs que le voisinage de lignes à haute tension n'a, dans l'immense
majorité des cas, aucune influence sur les systèmes de stimulation
cardiaque.
-
Les portiques de détection d'armes utilisés
dans les aéroports, sont sans danger avec les stimulateurs modernes
qui peuvent tout au plus enclencher une fausse alarme. La tradition
veut que le porteur de stimulateur ne passe pas au travers de ces
portiques en présentant sa carte d'identification aux services de
sécurité.
-
Les portiques antivols, placés à la sortie des magasins, sont de
conception très variable, la plupart sont sans danger. Quelques- uns
peuvent provoquer une accélération ou un arrêt du stimulateur pendant la
traversée. Le danger est plus théorique potentiel que réel. Par prudence,
on conseille de ne pas s'attarder dans les portiques et de signaler tout
symptôme anormal motivant une enquête. Il est tout à fait inutile de faire
l'acquisition d'une «chemise blindée».
Les interférences rencontrées dans la
vie professionnelle
Certaines professions exposent les porteurs de stimulateur à des
interférences électriques, magnétiques et électromagnétiques parfois très
importantes et susceptibles d'être nuisibles à la qualité de la
stimulation cardiaque. Les circonstances d'exposition étant innombrables,
il est impossible de les envisager toutes. Il est
conseillé, chaque fois que cela est possible, de considérer le risque en
accord avec le médecin du travail.
L'environnement médical
Les sources dangereuses sont maintenant bien connues des professionnels de
la santé. Il s'agit surtout de l'usage du bistouri électrique, des séances
de radiothérapie, de lithotritie et de l'imagerie par I.R.M. (ce type
d'imagerie, dit par résonance magnétique nucléaire, est d'ailleurs
contre-indiqué à tout porteur de stimulateur cardiaque). La seule
précaution à prendre est d'informer au préalable ces médecins. Il faudra
également prévenir son chirurgien dentiste de la présence et de la
localisation du stimulateur cardiaque, de même que son masseur
kinésithérapeute.
LE DEFIBRILLATEUR
AUTOMATIQUE IMPLANTABLE
Dans quelles
indications ?
La défibrillation cardiaque consiste en la
délivrance d’un choc électrique au ventricule.
Cette thérapie est délivrée par un défibrillateur cardiaque implantable,
d’aspect similaire à celui d’un stimulateur cardiaque implantable composé
de deux dispositifs médicaux :
- un boîtier de défibrillation
- une sonde de défibrillation
La défibrillation cardiaque est prescrite
aux patients présentant des fibrillations ou des tachycardies
ventriculaires survenant de façon épisodique, lorsque les traitements
anti-arythmiques usuels sont insuffisants.
Qu’est-ce qu’un défibrillateur cardiaque?
Il
est constitué d’un boîtier de défibrillation contenant les programmes et
les paramètres nécessaires à la surveillance et la détection d’anomalies
du rythme cardiaque. Contrairement au stimulateur qui délivre de faibles
impulsions électriques, le boîtier de défibrillation délivre un choc
électrique de plus haute énergie.
En fonction du trouble identifié, différents modèles de défibrillateurs
implantables sont proposés au patient :
-
les défibrillateurs implantables avec une seule sonde,
-
les défibrillateurs avec deux sondes ou trois sondes
Qu’est-ce
qu’une sonde de défibrillation ?
Une sonde de défibrillation contient des
fils conducteurs qui transmettent un choc électrique au muscle cardiaque
en cas de tachycardie excessive ou de fibrillation ventriculaire et
contient également des conducteurs de stimulation.
Elle est connectée au boîtier de défibrillation et reliée au muscle
cardiaque, dans le ventricule droit. Pour certains patients, la sonde de
défibrillation peut également remplir la fonction de sonde de stimulation.
Ainsi une sonde de défibrillation pourra à la fois délivrer de faibles
impulsions électriques à un patient stimulo-dépendant et délivrer un choc
électrique en cas de tachycardie importante ou de fibrillation
ventriculaire.
Comment
sont implantés un défibrillateur cardiaque implantable et une sonde de
défibrillation ?
Les
défibrillateurs sont implantés sous la peau, en-dessous de la clavicule,
devant le muscle pectoral ou parfois en retrait du muscle pectoral.
Une sonde de défibrillation est conçue pour un usage permanent dans le
muscle cardiaque.
De façon similaire aux sondes de stimulation, les sondes de défibrillation
sont implantées par voie veineuse : veine sous-clavière, céphalique ou
jugulaire, puis sont placées dans le ventricule droit.
Si le système est mono-chambre, seule la sonde de défibrillation est
implantée. Si le système est double-chambre, une sonde de stimulation est
ajoutée dans l’oreillette droite à la sonde de défibrillation. Si le
système est triple-chambre, une sonde supplémentaire de stimulation (dite
de « resynchronisation », car elle sert à resynchroniser les contractions
du ventricule gauche avec celles du ventricule droit) est implantée au
contact du ventricule gauche.
Quel est le suivi des patients ayant un défibrillateur
cardiaque implantable ?
La Société Française de Cardiologie recommande de suivre les patients implantés
tous les 6 mois. Cette fréquence peut varier en fonction de la durée de vie du
défibrillateur et doit être augmentée soit lorsque le défibrillateur est proche
de la période de remplacement, soit lorsqu’un problème particulier sur un
dispositif est identifié.
L’arrêté du 27 octobre 2004 fixe les conditions que doivent remplir les centres
implanteurs pour suivre les patients porteurs de défibrillateurs cardiaques
implantables. Ces exigences portent sur :
-
l’organisation et la qualité des locaux et des équipements,
-
la formation des cardiologues,
-
l’activité du service
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d'autres dossiers sur le site de l'Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé
http://ansm.sante.fr |
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