L'hypercholestérolémie entraîne le dépot des artères, notamment
des coronaires, avec pour conséquences :
de réduire leur calibre en formant des plaques graisseuses qui
s'épaississent au fil des ans (sténose artérielle),
de rendre de plus en plus difficile le passage du sang,
de favoriser la formation de caillots (thrombose)
Quand le sang ne passe plus, les cellules, privées d'oxygène, meurent.
C'est l'accident ischémique qui, selon l'artère obstruée, entraîne
l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral ou l'artérite des
membres inférieurs.
Bon et mauvais cholestérol ?
Le cholestérol fait partie des lipides, ou corps gras, et est
indispensable à notre organisme : toutes les cellules de notre corps en
contiennent et l'utilisent. Il est un constituant important de la bile
et sert de matériau de base pour la synthèse d'un grand nombre
d'hormones. La vitamine D, nécessaire à notre squelette, utilise le
cholestérol comme matériau initial.
Si toutes les cellules de notre organisme sont capables de fabriquer du
cholestérol, elles préfèrent utiliser celui qui est apporté par la
circulation sanguine. C'est le foie qui en fabrique la plus grande part
(environ 3/4, la quantité restante étant apportée directement par
l'alimentation d'origine animale) et c'est à cet organe qu'incombe
également son élimination.
Il existe donc un double circuit de distribution. Comme le cholestérol
n'est pas soluble dans l'eau ni le sang, il utilise des transporteurs,
de structure moléculaire complexe – les lipoprotéines – qui
amènent le cholestérol du foie vers les tissus via le circuit sanguin et
qui ramènent le cholestérol des tissus vers le foie :
-
les lipoprotéines à basse
densité (LDL) transportent le cholestérol du foie vers les tissus, où il
est capté. Quand il y a un trop plein de cholestérol, celui-ci
s'accumule dans les parois artérielles. C'est lui que l'on nomme le
mauvais cholestérol (LDL-cholestérol),
-
les lipoprotéines à haute
densité (HDL) transporte le cholestérol des tissus vers le foie, en vue
de son élimination, évitant ainsi son accumulation dans les tissus. On
parle alors de bon cholestérol (HDL-cholestérol).
Le foie, organe
essentiel, est extrêmement sensible aux mauvaises graisses contenues
dans ce que nous mangeons, qui le poussent à fabriquer plus de
cholestérol que nécessaire et qui diminuent ses capacités à l'éliminer.
Ces mauvaises graisses, ou graisses saturées, se trouvent dans tous les
produits de type lait entiers (fromages > 45% de matière grasse, crème
fraîche entière), dans les viandes grasses (travers de porc, épaule
d’agneau, côte de bœuf…), dans les abats (cervelle, rognons, foie) qui
sont riches en cholestérol, toutes les graisses animales et charcuteries
grasses (gras de la viande, du jambon, du saucisson, dans les rillettes,
boudin, andouillette, saucisse, etc.), dans les pâtisseries, les gâteaux
apéritifs, les barres chocolatées et dans les plats industriels cuisinés
quand ils apportent plus de 10 g de lipides par portion.
Dès lors, surveiller son alimentation est une méthode essentielle pour
contrôler son taux de cholestérol et maîtriser le risque qu'il
représente pour nos artères.
Connaître son taux
Tout
adulte de plus de 18 ans devrait connaître son taux de cholestérol. Si
ce taux est normal, un contrôle tous les cinq ans est suffisant. Par
contre, une prise de poids importante, l'apparition d'un diabète sont
souvent associées à une augmentation du cholestérol et il peut être
nécessaire de le contrôler plus souvent.
Ce contrôle consiste en un bilan sanguin (fait à jeun) comprenant trois
dosages :
-
le cholestérol total : il
doit être "normalement" inférieur à 2 grammes par litre de sang. C'est
toutefois au médecin traitant de fixer la norme pour son patient, en
fonction de son âge, de ses autres facteurs de risque et de son histoire
familiale,
-
le HDL cholestérol : un
taux inférieur à 0,4 gramme par litre chez l’homme et inférieur à 0,5
gramme par litre chez la femme augmente le risque de maladie coronaire,
-
les triglycérides : un
taux supérieur ou égal à 1,5 grammes par litre peut être considéré comme
un facteur de risque, quel que soit le niveau du cholestérol.
Si le bilan se révèle
perturbé, ou en cas de notion d'histoire familiale et/ou en cas de
risque cardiovasculaire élevé, le médecin demandera un bilan plus
approfondi lui permettant d'évaluer une anomalie lipidique (EAL).
Cet examen est une prise de sang qui doit être faite à jeun au moins
depuis 12 heures. On dose dans le sang le cholestérol total, les
triglycérides et le HDL cholestérol. A partir de ces trois dosages le
LDL cholestérol est calculé à l’aide d’une formule où le taux de
triglycérides a son importance. Il faut savoir que les triglycérides
varient de façon très importante et très rapidement : il suffit de boire
un café sucré pour faire monter les triglycérides, car les sucres
d’absorption rapide sont très vite transformés en triglycérides par le
foie. D’où l’importance fondamentale d’être bien à jeun pour cette prise
de sang.
La probabilité d'athérosclérose est d'autant plus forte que la valeur du
LDL-cholestérol est élevée : on a du mauvais cholestérol quand le LDL
cholestérol égal ou dépasse 1,6 g/L A l'inverse, plus le taux sanguin de
HDL-cholestérol est élevé, plus le risque d'athérosclérose est faible :
un HDL égal ou supérieur à 0,6 g/L a un effet de protection vasculaire.
En revanche un HDL bas, c’est à dire inférieur à 0,4 g/L chez l’homme et
inférieur à 0,5 g/L chez la femme est un facteur de risque
cardiovasculaire.