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Malgré les progrès des
examens non-invasifs, la coronarographie reste le seul moyen fiable à
100 % de vérifier s'il existe des rétrécissements des artères du cœur. A
son intérêt diagnostique, on associe souvent un visée thérapeutique
avec, par exemple, la réalisation d'une angioplastie dans la foulée de
l'examen.
A quoi sert-elle ?
La coronarographie est un
examen invasif (il faut ponctionner une artère !) qui permet de
parfaitement visualiser l’ensemble des artères coronaires, celles qui,
placées en couronne autour du cœur, lui apporte le sang nécessaire à son
fonctionnement.
Cette angiographie ou radiographie des coronaires est destinée à
préciser l'état général de ce circuit artériel et donc de déceler et
localiser les zones de rétrécissements ou de sténoses provoquées par des
plaques d'athérosclérose ou d’athérome.
Dans
quel cas ?
L'artériographie des
membres inférieurs
Cet examen repose sur le
même principe que la coronarographie, mais ce sont les artères des
membres inférieurs qui sont ici opacifiées par le liquide de contraste
En dehors de l’urgence cardiologique (l’attaque cardiaque ou infarctus
du myocarde), la coronarographie n'est pas un examen de première
intention. Elle est le plus souvent précédée de tests tels que
l'électrocardiogramme (ECG) de repos, l’ECG d’effort et/ou la
scintigraphie myocardique d’effort, et/ou l’échocardiographie d’effort
(ou de stress) chez des patients s'étant plaint de douleurs thoraciques
typiques à l’effort : barre ou serrement dans la poitrine (comme un
étau) irradiant (vers la mâchoire ou le bras gauche) ou atypiques mais
déclenchées par un effort. Cette souffrance du cœur, appelée angine de
poitrine (ou angor) est le premier signe qui doit faire penser à une
maladie coronaire.
La décision de réaliser une coronarographie nécessite une juste mesure
des bénéfices attendus et des risques encourus de l’examen : le risque
de complications graves est rare, le risque de décès est estimé entre 1
pour 1000 et 1 pour 2000 examens.
Quand la coronarographie est indiquée, cette dernière permet d'évaluer
l'importance de l’athérome coronaire quand il existe, l’existence de
rétrécissements ou sténoses de ou des coronaires malades et d'en évaluer
leur sévérité. De cette évaluation anatomique de la maladie coronaire,
le cardiologue proposera plusieurs attitudes thérapeutiques : traitement
médical plus ou moins associé à une revascularisation d’une ou des
coronaires malades par angioplastie associée ou pas à la pose d’un stent,
réalisée par un cardiologue « interventionnel » (procédure invasive non
chirurgicale, car elle ne nécessite pas l'ouverture du thorax) ou par
pontage aorto-coronaire réalisé par un chirurgien cardiaque.
Déroulement de l'examen
La
coronarographie nécessite l'injection d'un produit de contraste, opaque
aux rayons X, qui va rendre possible la visualisation de l'ensemble des
coronaires. Pour injecter ce produit, on utilise des mini-sondes creuses
très fines, spécialement formées pour se positionner à l'embouchure des
deux artères du cœur : les coronaires droite et gauche, chacune disposant
de sa sonde spécifique. Ces dernières sont introduites par un cathéter,
tuyau muni d'une valve empêchant le reflux du sang et mis en place au
niveau de l'aine (artère fémorale) ou du poignet (artère radiale), après
anesthésie locale.
L'examen se déroule dans une salle de radiologie spécialement équipée. Le
patient, à jeun, est allongé et une caméra tourne autour de lui pour
retransmettre en direct et filmer les artères coronaires sous tous les
angles.
La coronarographie par voie radiale permet un lever quasi immédiat du
patient à la fin de l'examen. Celle effectuée par voie fémorale nécessite
de rester allongé quelques heures pour éviter un éventuel hématome
artériel. C'est le calibre des artères qui permet de déterminer quelle
technique employer, même si l'approche radiale est de plus en plus
utilisée, du fait d’un progrès majeur dans la miniaturisation des sondes.
La coronarographie nécessitera, soit une hospitalisation de jour (dans ce
cas, la présence d'une tierce personne est nécessaire pour le retour à
domicile), soit, selon l'état général du patient, une hospitalisation de
24 à 48 heures. Dilatation, stent, pontage aorto-coronaire se discutent au
cas par cas dans le cadre de staff de l’équipe médico-chirurgicale.
Un geste
thérapeutique
L'examen peut aboutir à un traitement du rétrécissement dans la foulée,
par angioplastie coronaire, évitant ainsi une nouvelle hospitalisation. On
utilisera alors l'introducteur en place pour y glisser le cathéter portant
un ballonnet et l'amener à l'origine de l'artère coronaire à traiter. Dans
40 % des cas, la coronarographie aboutit à un geste de revascularisation
(angioplastie ou pontage).
Précautions à prendre
Un interrogatoire préalable systématique aura
permis de déceler d'éventuelles (mais rares) contre-indications comme une
allergie au produit de contraste (iode). Un examen clinique et des examens
biologiques ont renseigné sur l'état d'hydratation et la fonction rénale,
la numération formule sanguine, la recherche troubles de la coagulation ou
d’un diabète.
En cas de traitement anti-coagulant oral, celui-ci est arrêté quelques
jours avant, avec remplacement par des anticoagulants injectables. Un
médicament pour calmer l'anxiété peut vous être proposé. Le jour de
l'examen, il est nécessaire d'être à jeun (pas de boisson, ni d'aliments 4
heures avant).
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